L’histoire d’un bâtiment d’exception
Malgré ce que l’on pourrait croire, la halle a rarement servi à entreposer du blé ! Le nom de « Halle aux blés », le plus répandu, semble avoir été attribué tardivement, au XIXe siècle, en imaginant qu’elle ait servi autrefois d’entrepôt à céréales.
En réalité, de nombreuses denrées étaient entreposées dans ce marché couvert, mais très rarement du blé. Celui-ci était conservé dans les greniers du seigneur. A l’époque de sa construction, elle était appelée “Maison espagnole”.
La Halle d’hier à aujourd’hui
Avec les halles de Tournai et Liège, la halle de Durbuy est l’un des rares exemples de bâtiment public construit en pan de bois en Wallonie. La première mention d’une halle à Durbuy remonte à 1380, ce qui correspond au moment l’ascension de Durbuy au statut de Ville grâce à l’industrie métallurgique. Le bâtiment que nous connaissons aujourd’hui a connu de nombreuses campagnes de reconstruction au fil des siècles et en garde de multiples traces, comme vous pouvez le voir sur le document ci-dessous. La datation la plus ancienne a pu être établie par les archéologues aux environs de 1530 grâce à la dendrochronologie.
La dendrochronologie est une technique de datation du bois très fiable qui se base sur l’analyse de la morphologie des cernes des arbres, ou anneaux de croissance. Elle est couramment utilisée et permet une datation à l’année près ! Dans le cas de la Halle aux blés, ce sont les poutres qui ont permis l’utilisation de cette technique, mais elle s’applique également pour la sculpture ou les objets faits de bois.
Ce bâtiment médiéval a été entièrement détruit par le feu au début du XVIème siècle. Rebâti entièrement sous Charles Quint, le bâtiment était deux fois plus grand qu’aujourd’hui.
Le début du XVIIème siècle est une époque charnière, une profonde crise économique s’enclenche à la suite du déclin de la métallurgie. Le bâtiment n’est plus utilisé et menace de s’effondrer au point d’être amputé de sa moitié arrière.
Le bâtiment doit sa survie à de nombreuses transformations effectuées au cours du temps et notamment à deux grandes campagnes de restauration menées au XVIIIème siècle. Celles-ci ont eu comme conséquence de changer l’apparence originale du bâtiment.




2005 : une rénovation minutieuse
La dernière rénovation en date a été effectuée en profondeur et avec succès en 2005. Réalisée avec l’aide d’archéologues, le but était de rendre à la halle son aspect le plus original possible tout en permettant, à nouveau, une occupation de l’édifice qui était devenu insalubre.
Aujourd’hui, on accède aux étages supérieurs par la façade arrière via un escalier extérieur de verre et d’acier. L’architecte a pu ainsi préserver un maximum d’espace à l’intérieur.
Cette dernière campagne de travaux a été une aubaine pour rendre à l’édifice ce qui lui donne sa valeur véritable. Valeur qui lui a d’ailleurs valu d’être classé patrimoine immobilier exceptionnel de la Wallonie le 23 novembre 1976.
C’est en fin de compte un édifice civil public qui a traversé les générations et dont l’histoire est intimement liée à la vie de Durbuy.
Les différentes fonctions de la halle
Au fil des siècles, le bâtiment a connu plusieurs utilités. A l’origine, le rez-de-chaussée abritait un marché couvert rythmé par des poteaux de bois et servait d’entrepôt tandis que les étages étaient occupés par les services administratifs et judiciaires de l’époque. La Haute Cour, la Cour féodale et la Cour d’échevinage de Durbuy s’y sont réunies. Ensuite, l’édifice a rempli successivement un tas de fonctions : de l’habitation à la prison en passant par des salles de classe ! Plus récemment, c’est l’office du tourisme qui l’occupait, avant de déménager dans le bâtiment d’en face durant la restauration de 2005. Aujourd’hui, le bâtiment abrite le DHAM : Durbuy History & Art Museum. Ce musée accueille des expositions d’art et permet depuis l’été 2021 de découvrir l’histoire de la Vieille Ville de Durbuy grâce à des audioguides.




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